BOURSE , la crise et la faute aux banques.

La crise est une mutation, une adaptation et même une opportunité, et pourtant

Un homme, muni de son portefeuille d’actions européennes ne sait plus où il se trouve. Il descend dans la rue et aperçoit une femme et l’interpelle :

«Excusez-moi ! Pouvez-vous m’aider ? J’avais promis à un ami de lui expliquer la bourse et j’ai déjà une heure de retard car je ne sais plus où je me trouve avec cette crise. »

La femme répond :

« Vous êtes dans une conjoncture défavorable avec une tendance à la baisse dans un contexte de mondialisation frénétique.

«Vous devez être une banquière» dit l’homme.

«Je le suis«, répond la femme, «comment avez-vous deviné ?»

«Eh bien», dit l’homme, «tout ce que vous m’avez dit à l’air techniquement parfaitement correct, mais je n’ai pas la moindre idée de ce que je peux faire de vos informations et en fait je ne sais toujours pas où je me trouve. Pour parler ouvertement, vous ne m’avez été d’aucune aide. Pire, vous m’avez encore retardé .»

La femme lui répond :

«Vous devez être un expert en économie.»

«Oui,» répond l’homme avec fierté, «mais comment avez-vous deviné ?»

«Eh bien», dit la femme, «vous ne savez ni où vous êtes, ni où vous allez. Vous avez atteint votre position actuelle en chauffant et en brassant une énorme quantité d’action. Vous avez fait une promesse sans avoir la moindre idée comment vous pourriez la tenir et vous comptez maintenant sur les gens situés en dessous de vous pour qu’ils résolvent votre problème. Votre situation avant et après notre rencontre n’a pas changé, mais comme par hasard, c’est moi maintenant qui à vos yeux en suis responsable !»

 

Giovanni MARINELLA

Marinella.giovanni@orange.fr

Aujourd’hui, on connaît le prix de tout et la valeur de rien » (Oscar WILDE)

 

 

 

 

La crise explication comme ça marche

Un de mes amis m’a expliqué le fonctionnement de la crise financière, je m’empresse de partager avec vous ses explications :

Marcel est propriétaire d’un bistrot.

Il réalise soudain que tous ses clients sont des alcoolos qui n’ont pas de boulot et ne peuvent donc plus fréquenter son comptoir, car ils ont vite dilapidé leur RSA.

Il imagine alors un plan marketing génial : « Picole aujourd’hui, paie plus tard ».

Il tient rigoureusement à jour son ardoise de crédits, ce qui équivaut donc à consentir un prêt à ses clients.

Chiffre d’affaires et bénéfices explosent et son bistrot devient vite, sur le papier, le plus rentable de la capitale.

Les brasseurs et grossistes se frottent les mains, et allongent bien volontiers les délais de paiement.

Les clients de Marcel s’endettant chaque jour davantage acceptent sans rechigner des augmentations régulières du prix du godet, gonflant ainsi (toujours sur papier) les marges du bistrot.

Le jeune et dynamique représentant de la banque de Marcel, se rendant compte que ce tas de créances constitue en fait des contrats à terme (Futures) et donc un actif, propose des crédits à Marcel avec les créances-clients en garantie.

Sa trouvaille géniale vaut au banquier visionnaire un plantureux bonus.

Au siège de la banque, un trader imagine alors un moyen pour se faire de belles commissions: il convertit les dettes en PICOLOBLIGATIONS.

Les Picolobligations sont alors « titrisées » (converties en paquets de titres négociables) afin d’être vendues sur le marché à terme.

Confiants à l’égard de leur banquier et avides de hauts rendements, les clients ne captent pas que ces titres qui leur sont fourgués comme « obligations AAA », ne sont en fait que les créances bidons d’alcoolos feignasses.

Les Picolobligations deviennent la star des marchés, on se les arrache et leur valeur crève tous les plafonds.

Un beau matin, un « risk manager » oublié dans les caves de la banque se réveille et signale qu’il est temps de demander à Marcel que ses clients règlent leur ardoise.

Marcel essaie, mais ses clients ne bossant pas, .. bernique !

La banque exige alors le remboursement du crédit et le bistrot fait logiquement faillite, vire ses employés entraînant la faillite de ses fournisseurs en bibine qui, à leur tour, virent également leurs employés.

Le cours des Picolobligations chute brutalement de 90%.

La dépréciation de cet actif vaporise les actifs et donc les liquidités de la banque.

Problemos : sa banqueroute ruinerait trop d’électeurs (« too big to fail » qu’on dit)

La banque est donc renflouée par l’État.

Ce renflouement est financé par de nouvelles taxes prélevées chez des employés, les classes moyennes et un tas de gens qui bossent, ne picolent pas, qui n’ont jamais mis les pieds dans le bistrot du Marcel…

C’est pourtant pas difficile à comprendre, non ?

Ca ne donne pas soif ?

Giovanni MARINELLA

marinella.giovanni@orange.fr